Saqqarah (ou Saqqara ou Sakkarah, arabe : سقارة [saqâra]) est une vaste nécropole de la région de Memphis. Elle connait une occupation ininterrompue tout au long de l'histoire de l'Egypte antique : de ce fait, tombes royales et sépultures plus modestes se côtoient et présentent de nombreux témoignages sur la vie quotidienne de l'Égypte ancienne.
Au sud du Caire s'étend le plateau de Saqqarah, au centre de la nécropole de Memphis qui s'étend sur près de vingt kilomètres. « L'ensemble situé à l'orée du désert - à la lisière du monde de la mort - témoigne d'une volonté (...) de défier le temps
Dès les premières dynasties les rois et les membres de l'aristocratie y font bâtir leur mastaba. La tombe la plus ancienne (numérotée 3357) remonte au règne de Hor-Aha, le deuxième souverain de la 1ere dynastie. La première pyramide est édifiée par Imhotep , l'architecte de Djoser (IIIeme dynastie) vers -2600. On s'accorde à dire qu'il s'agit là du premier édifice en pierre de l'Égypte. Vaste enceinte enfermant des cours et répliques de temples de l'époque nous laissent un témoignage pétrifié inestimable des sanctuaires des premiers temps.
Nécropole royale sous l'Ancien Empire, le site se développe autour des pyramides royales des Vème et VI eme dynasties. De nombreux mastaba de cette époque nous sont parvenus contenant des reliefs d'une qualité parfaite décrivant la vie quotidienne e l'Egypte Antique.
Au Moyen Empire, avec l'éloignement de pharaon et de sa cour, d'abord à Thèbes puis dans le Fayoum , la nécropole fut quelque peu délaissée.
Sous le Nouvel Empire, avec le renouveau de la ville de Menphis pendant les XVIIIeme et XIX eme dynasties égyptiennes, les nobles et courtisans se font à nouveau inhumer à Saqqarah, dans des tombeaux surmontés par de véritables temples-chapelles funéraires
L'un des plus célèbres est celui qu'Horemheb se fait construire avant même d'être couronné pharaon. Les reliefs de cette chapelle le représentent en général doté de l'uraeus royal, indiquant ainsi son avenir hors du commun.
C'est aussi à Saqqarah que l'on trouve les tombes des taureaux sacrés Apis dont le culte est rendu à Memphis. Inauguré à la XVIII eme dynastie, le Sérapéum se développe surtout sous les ramessides. Le fils de Ramses II, Khaemouaset, grand prêtre de Ptah, passé à la postérité par des légendes le qualifiant de grand magicien, laisse des stèles et inscriptions relatant la restauration des tombes d'Apis ainsi que l'inauguration de la grande catacombe qui ne cesse alors de s'agrandir pour accueillir les dépouilles momifiées des taureaux sacrés. Mort avant son père, Khaemouaset est inhumé dans le Sérapéum.
Puis à la Basse époque un sanctuaire édifié devient l'un des centres de pèlerinage des plus importants à la fin de l'histoire égyptienne sous les Ptolémées puis sous les empereurs romains. Une avenue bordée de sphinx mène au temple consacré à Apis (disparu aujourd'hui) auquel on accède par un dromos traversant un hémicycle à l'architecture hellénistique abritant des statues des principaux philosophes et penseurs de l'antiquité
D'autres sanctuaires dédiés à Anubis et à Bastet sont édifiés à côté de catacombes enfermant dans des galeries interminables quantités de momies animales, témoins de la ferveur populaire pour les cultes d'animaux sacrés.
Les Européens et les Égyptiens qui continuent de fouiller le sol de Saqqarah découvrent de nombreux tombeaux jusqu'alors ignorés. Une fresque représentant l'équarrissage d'un bœuf est découverte dans la sépulture d'un noble de l'Ancien Empire. Au temps des pharaons, les égyptiens veulent croire en l'immortalité de la personne humaine. Pour cheminer dans l'au-delà, celle-ci doit retrouver les images quotidiennes de la vie et, notamment, des représentations de la nourriture.