le sphinx

Le sphinx de Gizeh est la statue thérianthrope qui se dresse devant les grandes pyramides du plateau de Giseh, en Basse-egypte. sculpture monumentale monolithique  la plus grande du monde avec 73,5 mètres de longueur, 14 mètres de largeur et 20,22 mètres de hauteur, elle représente un sphinx couchant . Réalisée vers -2500, elle a longtemps été attribuée à l'un des pharaons de la IVème dynastie  (Khéops  ou Khephren) dans sa forme actuelle. 

Le terme « sphinx » vient du grecque ancien Σφίγξ / Sphínx qui signifie « étrangler », lui-même dérivé du sanscrit स्थग, sthag, en pali thak, signifiant « dissimulé ».

 

Une autre interprétation l'attribue à l'égyptien ancien Shesepânkh qui signifie « statue vivante » ou « automate ».

 

La statue est appelée en arabe أبو الهول, Abou al-Hôl.

Ses principales dimensions sont : longueur de 73,5 mètres, hauteur de 20,22 mètres, largeur maximale de 14 mètres ; hauteur de la tête 5,20 m, largeur du visage 4,15 m, largeur de la bouche seule 2,32 m, hauteur de l'oreille 1,40 m, hauteur du nez : 1,70 m.

 

Le sphinx de Gizeh, d'une masse d'environ 20 000 tonnes, est une sculpture monumentale taillée dans un promontoire naturel de 40 m de hauteur dans de la roche calcaire de la formation de Mokattam (calcaire nummulitique déposé au Cénozoïque puis buriné par le Nil de meilleure qualité que les formations qui l'encadrent). Sa tête est taillée dans un piton de calcaire dur et gris sur laquelle sont construites les trois pyramides, un piton qui était vraisemblablement déjà vénéré aux temps pré-pharaoniques( et peut être même déjà sculpté en partie. Il se trouve en avant de la grande carrière qui a fourni nombre de blocs à la pyramide. Sa tête est tournée vers le levant.

Le corps du sphinx, sculpté dans la couche sous-jacente de calcaire plus tendre (il est plus précisément constitué de couches tendres et de couches relativement plus dures, d'où les marques d'érosion différentielle ), pourrait être celui d'un lion couché, et la tête celle d'un souverain portant le némès, le front orné d'un uraeus (on distingue encore l'endroit du front où celui-ci était fixé). La transition entre la tête et le corps est masquée par la coiffure. Les côtés de son corps sont flanqués de quatre piédestaux (supports en maçonnerie de construction tardive par rapport à celle du sphinx) découverts lors du désensablement par Auguste Mariette vers 1850, l'égyptologue Français  mettant au jour à cette occasion les fragments d'une statue d’Osiris qui devait être installée sur le piédestal principal.

 

Longtemps identifié au pharaon Khephren, fils de Khéops , son visage pourrait en fait représenter Khéops lui-même, comme l'affirme l'archéologue de l'Institut Français d'archéologie orientale  Vassil Dobrev. Plusieurs indices lui ont permis d'élaborer sa théorie, comme l'observation de sa coiffe, la largeur de son menton carré, la forme de ses oreilles ou sa barbe de cérémonie. Cependant, les comparaisons morphologiques et stylistiques révèlent leurs limites, la tête du sphinx étant trop endommagée (nez absent, yeux rapiécés, bouche et oreille abîmées). Un autre argument avancé en faveur de Khéops est l'hypothèse selon laquelle les Égyptiens arrivaient de Memphis par le sud, via un canal du Nil, et observaient le profil droit du sphinx, avec en arrière la pyramide de Khéops.

On pense que le sphinx assurait une fonction de gardien du site, ou peut-être plus précisément du temple solaire  édifié à côté de la pyramide de Khéops.

Si le corps et la tête sont taillés à même le roc (les archéologues évaluent à environ un million d'heures le temps nécessaire pour sculpter le sphinx à l'aide de burins ou ciseaux en cuivre et des maillet en bois , ce qui correspond à un volume sculpté d'environ 765 m3), les pattes tendues ont été ajoutées en maçonnerie  et des blocs de calcaire ont été apposés pour affiner le modelé du corps ou lors de différentes phases de restauration, notamment celle de Thoutmosis IV (phase I), de la XXVI eme dynastie egyptienne (phase II de 664 à 525 av. J.-C.) et des Romains (phase III de 30 av. J-C. au IIe siècle) qui posent une couche de protection de pierre sur les pattes et les deux côtés du sphinx. À l'origine, selon les écrits de Pline l'ancien et les traces présentes sur le visage, le sphinx devait être entièrement recouvert de plâtre peint, visage et corps en rouge,  le némes en bleu et jaune comme il était courant de le faire sur la statuaire égyptienne. Mais les archéologues datent ces peintures d'une époque plus tardive, du Nouvel Empire période où le Sphinx était honoré comme divinité dynastique.

 

L'égyptologue français Emile Baraize a trouvé aussi les fondations d'un temple (le « temple du sphinx ») ainsi qu'une statue en pied d'un roi devant son poitrail, mais il s'agit sans doute là d'ajouts tardifs (1 000 ans après la construction du sphinx), tout comme la stèle  de granit rose placée entre ses pattes par Thoutmosis IV. Taillée directement dans le roc, cette « stèle du rêve  » (appelée aussi « stèle du songe ») raconte le mythe du songe de Thoutmôsis IV alors qu'il était venu chasser sur le site. Le texte de la stèle est celui-ci :

 

« Un jour il advint que le fils royal Thoutmôsis, qui allait se promener à l'heure de midi, se reposa à l'ombre de ce grand dieu ; la torpeur du sommeil le saisit, au moment où le soleil était à son zénith. Il s'aperçut alors que la Majesté de ce dieu auguste lui parlait, de sa bouche même, comme un père parle à son fils, disant : regarde-moi, contemple-moi, ô mon fils Thoutmôsis ; je suis ton père, Horakhéty-Khépri-Râ-Atoum ; je te donnerai la royauté sur terre, à la tête des vivants, tu porteras la couronne blanche et la couronne rouge sur le trône de Geb, le prince (des dieux). La terre t'appartiendra en sa longueur et sa largeur, et tout ce qu'illumine l'œil brillant du maître de l'Univers. (...) Voilà que maintenant le sable du désert me tourmente, le sable au-dessus duquel j'étais autrefois ; aussi hâte-toi vers moi, afin que tu puisses accomplir tout ce que je désire. »

Thoutmosis VI fit désensabler le Sphinx pour satisfaire le dieu qui lui serait apparu en rêve, lui promettant en échange le trône du royaume d'Egypte. Il fit également construire une série de murs d'enceinte en briques de terre enduit de plâtre de 9 mètres de hauteur pour protéger la statue d'un nouvel ensablement. Cet événement légendaire, consigné sur la stèle, lui servit de propagande pour asseoir sa légitimité en étant associé à la postérité du Sphinx.